Les cris des marchands ambulants à Hanoï

Publié le 3 Janvier 2011

Il me semble que les cris des marchands ambulants ont été étroitement liés à mon enfance. Depuis 2008, on interdit aux vendeurs ambulants dans les rues ou sur les trottoirs à Hanoï. Cependant, les cris existent encore, dans les ruelles, dans les impasses, et dans la mémoire des Hanoïens.

On ne sait pas depuis quand les cris existent, mais les cris que les marchands ambulants prononçaient à haute ou à baisse voix, de près ou au loin sur les rues, faisaient  partie de l’ambiance connue de ma ville natale. Dès le matin jusqu’à la nuit, les marchands de toutes sortes de produits faisaient retentir l’air de ces bruits.

Dès le petit matin, à partir de 6 heures environ, on pouvait entendre les cris des marchands ambulants des aliments pour le petit déjeuner.

 « Ai kê ?» (« Qui veut feuille de riz- sorghum ) d’une marchande qui pédalait sur un vélo très ancien ou d’une marchande qui avait la balanche portant les deux fardeaux sur un trottoir. L’acheteur pouvait les appeler «Kê, kê » (Sorghum, sorghum), elles s’arrêtaient, et préparaient ce qui était nécessaire. Un morceau de feuille de riz grillé couvert du pâte de sorghum cuit, puis, elles semait les petits morceaux de mungo haché, empoigné et râpé sur le pâte. Ce n’était pas fini. Elles mettaient encore une couche très mince du poudre de sucre tout au – dessus. Euf, voilà ! Prenant de l’argent, elles montaient sur leur vélo ou mettaient la balanche sur l’épaule  et continuaient à crier : « Ai kê ? »

Dans la matinée, on entendait souvent « Phớ… » (Fromage de soja). Au début d’automne, on entendait « Ai rươi ra mua… » (« Qui veut du rươi, venez en acheter ») et on entendait toute l’année « Nhôm, sắt, dép nhựa hỏng, lông gà, lông vịt bán đê » (« L’aluminium, le fer, les sandales en plastique endommagées, les plumes des poules et des  canards, vendez-les ! »)

Dans la soirée, les vendeurs ambulants sur le vélo vendaient du pain chaud, on criait «  Bánh mỳ nóng đê » (« Ici, le pain chaud »). Il y a encore  « Khúc nóng đê »

Ces cris font partie des souvenirs des hanoïens car ils sont très connus pour eux. Ils entrent dans les chansons sur Hanoï comme stéréotypes de cette ville. Ils rapprochent les gens de leurs rues. Ils sont un constituant de la vie municipale et un signe de distinction de Hanoï d’ailleurs. Ils vivent pour toujours dans la mémoire des personnes qui ont l’occasion de vivre à Hanoï et de le connaître.

 

1.2011

 

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Rédigé par lune

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